Ozinzen

Des affiches publicitaires à la sortie d’une université incitent les étudiantes à se prostituer

Des panneaux publicitaires, appelant les étudiantes belges à sortir avec un sugar daddy, font la promotion de la prostitution. Un sugar daddy est un homme qui offre un support (généralement financier et matériel) à une femme plus jeune. La jeune femme offre en échange sa compagnie.

Quel est le slogan de ces panneaux publicitaires ?

“Améliorez votre style de vie, sortez avec un sugar daddy”

Extrait du site de rencontre 

Qu’est-ce qu’une sugar baby ?

Une personne attirante qui recherche les choses raffinés de la vie. Elle apprécie les voyages exotiques et les cadeaux. La sugar baby a ainsi la chance d’expérimenter un style de vie luxueux, et rencontre des gens aisés de manière régulière.

LIBERTÉ FINANCIÈRE

Il est difficile d’explorer vos centres d’intérêts et de voyager dans des paradis exotiques lorsque vous devez payer un loyer. Laissez les sugar daddies éliminer votre stress et vous offrir une liberté financière pour vous découvrir vous-même.

Des panneaux publicitaires ont été repérés lundi matin aux abords du campus de l’Université libre de Bruxelles (ULB), au moment où la rentrée universitaire battait son plein.

Le site de rencontres, lancé il y a quelques semaines en Belgique, a démarré une campagne vendredi dans Bruxelles avec deux camions surmontés d’énormes panneaux illustrés d’une poitrine féminine à peine cachée par un soutien-gorge.

Des panneaux qui ont vivement fait réagir sur les réseaux sociaux. “À vomir” pour certains, “quelle horreur” s’insurgent d’autres, “choquant” ou encore “scandaleux” s’indignent encore des internautes.

Le site a pour objectif de mettre en relation des sugar daddies (littéralement “papas gâteaux”, des hommes âgés et riches) avec des sugar babies, dont la principale caractéristique est d’être jeunes et jolies.

La secrétaire d’État bruxelloise à l’Égalité des chances, Bianca Debaets, va déposer plainte. “La société derrière cette campagne agressive et ignoble est sans le moindre doute engagée dans le domaine de la prostitution de jeunes étudiantes”, a-t-elle estimé.

“Pour moi, il s’agit de l’exploitation de jeunes filles vulnérables, qui se trouvent parfois dans des situations économiques difficiles et qui sont attirées par la promesse de beaux cadeaux onéreux et de rétribution financière si elles sont disposées à se lier à des hommes d’affaires plus âgés.”

Selon le PDG du site, le Norvégien Sigurd Vedal, dix autres camions doivent sillonner le pays dans les semaines à venir, “surtout à proximité des établissements universitaires”. “C’est un malentendu classique”, a rétorqué Sigurd Vedal, qui a également prévu une campagne publicitaire à la télévision, à la radio et sur internet. “Nos sugar babies doivent avoir au moins 18 ans et la prostitution n’est pas autorisée”, a-t-il assuré à l’AFP. “Nous sommes comme un site de rencontres classique, sauf que l’aspect financier fait partie des critères”. Sur 150.000 jeunes filles déjà inscrites dans les pays scandinaves et au Benelux, 21.000 environ sont belges, selon le site, qui a fait de la Belgique l’une de ses priorités commerciales.   

Un syndicat étudiant, l’Union des étudiants de la Communauté française (Unecof), a pour sa part dénoncé une campagne “complètement immorale”. “De plus en plus d’étudiants ont des difficultés sociales ou économiques. On sait que le phénomène de la prostitution étudiante gagne du terrain, et voilà une entreprise qui exploite la détresse de ces jeunes femmes pour faire des profits”, a dénoncé sa présidente, Opaline Meunier, à l’AFP.

“Si ce n’est pas de l’incitation à la prostitution, c’est au moins comparable à l’utilisation des services d’une escort girl. Or, ces étudiantes-là, qui ont du mal à payer leurs études, ont besoin d’une bourse, pas d’un sugar daddy.”

Quitter la version mobile