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Les femmes sont favorisées à l’embauche pour les emplois de cadre, selon une étude

Une étude sur la discrimination à l’embauche, menée par l’ISM-Corum et l’Institut des politiques publiques, montre que les femmes sont défavorisées quand il s’agit de postes peu qualifiés, mais qu’en revanche, c’est le contraire quand il s’agit de postes de cadres. Certains métiers encore majoritairement masculins cherchant, visiblement, à se féminiser.

Entre 2019 et 2021, quelque 4 800 CV fictifs (ne différant que par le sexe du candidat) ont été envoyées en réponse à des offres d’emploi, pour 11 métiers différents. Objectif : “mesurer” la discrimination à l’embauche en raison du sexe.

L’étude observe qu’il y a “des disparités importantes” liées au niveau de qualification requis. Les femmes sont “défavorisées parmi les métiers les moins qualifiés”, mais favorisées sur les métiers de cadres. “En particulier lorsqu’ils comportent de l’encadrement”.

“Le même type de relation s’observe pour l’âge: parmi les candidats les plus âgés (48 à 55 ans), ce sont les femmes qui sont favorisées, tandis que parmi les plus jeunes (23 à 30 ans), ce sont les hommes. Ces préférences des recruteurs pour un sexe plutôt que l’autre en raison de l’âge ou du niveau de qualification des candidats sont susceptibles d’être liées. En effet, le protocole expérimental de l’étude est tel que les candidats les plus âgés ont candidaté majoritairement aux métiers les plus qualifiés”, ajoutent les chercheurs.

Ils précisent par ailleurs que “ce retournement en faveur des femmes”, qui s’opère entre emplois peu qualifiés et qualifiés, est “largement tiré par les métiers où les hommes sont largement majoritaires”. Parmi ces métiers, “la discrimination à l’embauche en raison du sexe s’inverse littéralement lorsque le niveau de qualification requis augmente”, notent-ils. Ces métiers “masculinisés” qui cherchent à se féminiser sont notamment ceux d’ingénieur production, de directeur de restaurant, d’ingénieur commercial informatique, ou encore de développeur.

C’est en revanche l’inverse pour des postes peu qualifiés, où les femmes sont donc défavorisées par rapport à leurs homologues masculins. Il s’agit notamment des métiers d’employé commercial magasin, de monteur-câbleur électricité, et de préparateur de commande.

“En montrant que certains métiers très peu féminisés recrutant pour des postes d’encadrement favorisent les candidatures féminines, les résultats obtenus montrent que les décisions des recruteurs ne se conforment pas systématiquement aux stéréotypes de genre concernant le recrutement effectué, et que les discriminations ne s’observent pas toujours là où on aurait pu les anticiper”, analysent les chercheurs.

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