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Venus Williams dénonce le sexisme de la compétition à Wimbledon

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Venus Williams s’est plainte du peu de place accordée aux joueuses sur les courts principaux de Wimbledon.

Venus Williams estime que la programmation des matches ne met pas assez en avant les joueuses de tennis, et elle a fait part de son mécontentement : «Je ne veux pas manquer de respect. Je suis prête à jouer n’importe où et n’importe quand. Mais tous les joueurs doivent jouer en extérieur. Il ne doit pas y avoir d’inégalité à ce sujet. Ce n’est pas le programme idéal pour les femmes. Nous aimerions avoir le même nombre de matches sur les courts principaux. Nous ne voulons pas plus, nous voulons autant, voilà tout. Pour être claire… Je veux juste l’égalité hommes-femmes, c’est ce qui me gêne.»

Si on suit la « logique » de l’égalité homme-femme, Venus Williams devrait être inscrite dans une compétition unisexe.

Rappel des faits…

Janvier 1998, les sœurs Williams n’ont pas encore dicté leur loi sur le tennis féminin qu’elles pensent déjà à rivaliser avec les garçons. Un drôle d’Allemand en fin de carrière se fera un plaisir de leur donner tort sur un court de Melbourne.

« Je pense vraiment que le tennis masculin et féminin sont très différents. Les hommes sont juste plus costauds que les femmes. C’est comme comparer des pommes et des oranges. » En juillet 2010, Serena Williams met fin à la guerre des sexes. La joueuse la plus titrée de ces 20 dernières années avoue même qu’elle « n’aurait aucune chance contre un Top 100 masculin ». L’Américaine n’a pas toujours tenu ce discours. Quand elle débarque sur le circuit WTA à la fin des années 90 avec sœur Vénus, son appareil dentaire et ses perles dans les cheveux, elle clame haut et fort pouvoir taper « n’importe quel mec du Top 200 ». Un homme va se charger de ramener les deux adolescentes à la raison.

Une cigarette au changement de côté

Sans sa double confrontation contre les sœurs Williams, l’histoire aurait retenu de Karsten Braasch son service improbable décomposé jusqu’à la caricature – qu’il semble avoir copié sur Monsieur Hulot – plutôt que son meilleur classement : une 38e place en juin 1994. Quatre ans plus tard, à l’Open d’Australie, l’Allemand a rasé sa moustache si reconnaissable et file déjà vers une fin de carrière, dans le plus parfait anonymat. Braasch affiche alors 31 ans au compteur et fume toujours un paquet de cigarettes par jour (ce qui peut expliquer pourquoi il n’a gagné qu’un match au meilleur des cinq sets dans sa vie !). Déjà éliminé en simple et double dans ce tournoi du Grand Chelem, il traîne devant le bureau de l’ATP quand les deux sœurs Williams demandent si un garçon du Top 200 est disponible pour qu’elles puissent prouver ce qu’elles crient sur les toits depuis un moment. Braasch relève le défi. Après tout, il pointe bien au 203e rang mondial.

Programmé le premier dimanche de l’Open d’Australie, le match est repoussé à cause de la pluie. Le lundi, Serena (qui s’est inclinée contre son aînée au 2e tour) s’avance la première sur le court 17 de Melbourne Park. Son adversaire a préparé la rencontre à sa manière : « J’ai descendu des cocktails et j’ai fait un parcours de golf ». Sûr de lui, Braasch se met un handicap supplémentaire : il ne s’autorise qu’une balle de service. Malgré cela, l’Allemand donne une leçon de tennis à la demoiselle de 16 ans. Victoire en un set très sec 6-1. Habituée aux frappes en cadence, Serena ne comprend rien au tennis anachronique de son adversaire. Comme frapper ses balles chopées ? Comme le déborder ? Impossible de trouver la solution. « C’était très dur, je ne pensais pas que cela allait être aussi dur, soupire-t-elle après le match. Je frappais des coups qui auraient été gagnants sur le circuit WTA, mais lui les rattrapait facilement ». Tellement facilement que Braasch grille une clope à un changement de côté.

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