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La PMA pour toutes est jugée insuffisante : “on va continuer à militer pour les trans”

Après l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, “beaucoup” jugent la loi incomplète.

Ruée “sur les banques de sperme”
Gaëlle*, 31 ans, consultante en informatique en région parisienne, en couple avec une femme depuis neuf ans et mariée depuis trois ans.

Il y a deux ans, elle a suivi un parcours de PMA en Belgique, sans succès, et consulte depuis un an un gynécologue qui pratique des inséminations hors-système, en France.

“Je vais me ruer sur les banques de sperme de mon département, je me suis battue pour ça pendant des années. Avec ma copine, on s’est toujours dit qu’on aurait quatre enfants, donc tout est bon pour réussir.

Je suis contente que la loi passe, et en même temps anxieuse. On ne peut jamais être certaine qu’on ne va pas se faire avoir. Je me demande si je ne vais pas me retrouver chez des médecins maltraitants ou un notaire incompréhensif.”

Nos enfants “reconnus”
Magali Champetier, co-déléguée de S.O.S. homophobie en Paca, mère de deux enfants grâce à des parcours PMA en Espagne.

“C’est une loi qu’on voit arriver avec soulagement. On l’attendait depuis longtemps, et c’est déjà trop tard pour beaucoup de femmes à cause de l’horloge biologique. Ce qui sera bien dans cette loi, c’est la protection des enfants, parce qu’ils seront reconnus. Après le parcours PMA de ma femme à l’étranger, il a fallu que je me marie et j’ai dû attendre un an avant d’être parent légal de l’enfant. Ce sera un stress en moins, et en plus, ce sera gratuit, contrairement à l’étranger.

Mais on va continuer à militer, parce que l’ouverture de la PMA aux personnes trans ne fait pas partie des décrets, donc elles sont une nouvelle fois laissées au bord de la route. La Réception des ovocytes de la partenaire (Ropa) n’a pas non plus été acceptée : c’est la possibilité, dans un couple de femmes, que l’une utilise les ovocytes de sa compagne si les siens ne sont pas très bons.”

“Cette loi légitime nos familles”
Anne-Sophie Duperray, co-fondatrice de l’association Mam’ensolo, qui rassemble des femmes ou mères seules en parcours de PMA.

“Enfin ! Ça fait trois ans et demi qu’on bosse dessus, depuis le début des États généraux de la bioéthique. Certaines femmes peuvent aller à l’étranger, mais d’autres n’ont pas les moyens et passent par des inséminations artisanales, non reconnues en France et très risquées parce que le donneur peut aller reconnaître l’enfant.

Cette loi légitime nos familles. On a plus de 1.200 personnes qui sont soit maman soit en cours de réflexion et leur point commun est qu’elles ont toutes un projet très réfléchi. Il y a plein d’études qui montrent bien que ce qui compte n’est pas la composition de la famille mais la relation que les parents ont avec l’enfant. Pour ma fille, c’est normal de ne pas avoir de père. Le seul risque, c’est si quelqu’un vient lui dire qu’elle ne peut pas être heureuse parce qu’elle n’a pas de papa.”

*prénom modifié

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