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Les études au sujet de l’efficacité du vaccin Pfizer/BioNTech face au variant Delta du coronavirus donnent des résultats contradictoires

En moins de 24 heures, deux études au sujet de l’efficacité du vaccin Pfizer/BioNTech face au variant Delta du coronavirus ont été publiées. La première, venue du Royaume-Uni, constituait un excellent signal. La seconde, signée Israël, est bien moins réjouissante.

Mercredi 21 juillet, des scientifiques du Public Health England (une agence du département de la Santé britannique) ont publié une étude aux conclusions très optimistes dans le New England Journal of Medicine. Selon eux, deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech sont efficaces à 88% contre les symptômes conférés par le variant Delta du coronavirus. Un chiffre très élevé, dans la mesure où certains pensaient son taux de protection bien plus faible face à ce variant hautement virulent.

L’enthousiasme était donc de mise. Mais quelques heures plus tard, de nouvelles statistiques publiées par le ministère israélien de la Santé – Israël est le leader mondial de la vaccination avec Pfizer, si on ne tient pas compte des tout petits États – ont totalement brisé cet enthousiasme.

Seulement 41% d’efficacité contre l’infection symptomatique
D’après Israël, le vaccin Pfizer n’est efficace qu’à 41% face aux symptômes induits par le variant Delta. Son taux de protection face à l’infection ne serait, lui, que de 39%. Des chiffres incroyablement bas en comparaison avec l’efficacité du vaccin contre l’infection – évaluée à plus de 90% – relative aux autres variants majeurs du Covid-19. Israël lui-même l’avait d’ailleurs confirmé en mai sur base de ses propres statistiques.

Seul point positif des nouvelles données israéliennes: le vaccin Pfizer reste efficace à 91,4% face aux formes graves conférées par le variant Delta.

Enfin, notons qu’Israël a également livré quelques précisions quant à l’évolution de l’efficacité du vaccin à travers le temps. Les personnes vaccinées en janvier n’avait plus qu’une protection de 16% face au variant Delta, celles ayant reçu leur seconde dose en avril en avaient une de 75%, rapporte le Times of Israel.

Cette dernière donnée doit être mise en contexte. Les médecins israéliens soulignent qu’elle peut comporter un biais : ceux qui ont été vaccinés tôt étaient souvent des personnes souffrant de problèmes de santé et plus sujettes aux infections, comme les personnes âgées. Elles sont donc de facto plus fragiles face au variant Delta.

« Le vaccin reste excellent »
Après la publication de ces chiffres, Nadav Davidovitch, l’un des épidémiologistes les plus en vue de l’État hébreu, a tout de même tenu à rappeler que la vaccination restait une mesure phare pour contrer le coronavirus. Bien qu’elle ne soit pas la seule.

« Ce que nous constatons, c’est que le vaccin est moins efficace pour prévenir la transmission, mais il est facile d’oublier qu’il reste très efficace pour prévenir les hospitalisations et les cas graves. Il est encore excellent, très bon dans la prévention des cas graves et des décès, mais moins dans la prévention de la transmission. Et c’est pourquoi nous ne pouvons pas compter uniquement sur les vaccinations, mais avons également besoin du Green Pass, du testing, de masques, etc », a-t-il expliqué.

Si ces nouvelles données restent donc relativement bonnes pour les personnes vaccinées, elles le sont beaucoup moins pour celles qui ne le sont pas. Avec seulement 39% de protection face à l’infection, le vaccin Pfizer ne permettrait pas d’empêcher le variant Delta de circuler activement, y compris dans les pays au taux de vaccination élevé. Et ce sont ceux qui n’ont pas reçu le vaccin qui risquent d’en faire les frais. Sans oublier qu’une possible augmentation des cas graves et des hospitalisations pourrait inciter certains gouvernements à réintroduire des mesures de confinement.

Retour du Green Pass
Jeudi 22 juillet, les autorités israéliennes ont justement décidé de réintroduire le Green Pass. Abandonné début juin, à un moment où le virus semblait avoir quasiment disparu en Israël, ce pass devait donner accès à bon nombre de lieux publics aux personnes vaccinées, testées négatives 72h auparavant ou récemment guéries d’une infection.

Cette fois, le « cabinet du coronavirus », un forum ministériel de haut niveau chargé de diriger la réponse du gouvernement israélien à la pandémie, a décidé que ce Green Pass serait nécessaire pour participer aux événements en intérieur et en extérieur comptant plus de 100 participants.

Depuis un mois, le nombre de cas de coronavirus enregistrés dans le pays augmente petit à petit.

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