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Selon Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat pour l’égalité hommes-femmes, la fellation est la spécialité des femmes rondes

marlene schiappa

Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de l’égalité entre les hommes et les femmes a publié un livre fin 2010. Le titre ? Osez l’amour des rondes, un opus de la collection « Osez » des éditions La Musardine, qui rassemble des petits guides ludiques consacrés à toutes les pratiques sexuelles.

Les problèmes commencent dès l’introduction, lorsque Marlène Schiappa tente de définir la femme ronde. Une mauvaise entame pointée par une blogeuse, Audrey Paola. « Sous couvert de vouloir décomplexer les femmes corpulentes qui n’osent pas assumer leur vie sexuelle, on a droit à un catalogue d’idées reçues aussi fausses que celles qu’elles prétendent jeter aux orties », écrivait-elle. Elle citait alors une phrase de l’introduction : « Une seule idée reçue sur les rondes est avérée ? Elles sont sexy, elles sont sensuelles, elles attirent le mâle en rut et quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer »…

« La fellation, spécialité des rondes » ?
La suite d’Osez l’amour des rondes se corse encore un peu plus. Dans le chapitre listant les conseils pour séduire les hommes, l’auteur pense utile de rappeler aux grosses qu’il faut se laver les dents, se laver, se maquiller… » Le livre conseille aussi de ne pas se goinfrer en public. « On mangera une sucette, pour rappeler l’aspect phallique du geste, mais pas un sandwich, qui pourrait faire penser à votre indélicate surcharge pondérale ».

Osez l’amour des rondes conseille aussi tout un ensemble de pratiques sexuelles aux rondes. Là encore, il y a beaucoup à dire, mais Audrey Paola et Daria Marx s’attardent surtout sur un passage intitulé « La Fellation : la spécialité des rondes ». « Mais enfin, parce qu’on est ronde, on est donc censée être une experte dans ce domaine ? », s’insurge la blogueuse Daria Marx, « la grosse qui aime tant bouffer, aime forcément bouffer la queue de son amant ». Le cliché de l’oralité est porté jusqu’à la fin de l’ouvrage.

Bref, « un concentré de grossophobie mais aussi de sexisme », résume aujourd’hui Daria Marx pour qualifier ce livre. « Sexisme car au final, Marlène Schiappa ne cesse de définir la femme grosse qu’à travers le prisme du plaisir qu’elle est censée offrir à l’homme ».

La nouvelle secrétaire d’Etat a tenté d’expliquer la démarche d’Osez les femmes rondes. «C’est un livre érotico-rigolo sur/pour les rondes, détaille-t-elle. Mon but en écrivant ce livre c’était justement de sortir les rondes du ghetto; comme je le fais dans l’agence de presse où je travaille: j’essaye d’habituer l’œil à voir des rondes, de sortir un peu de ces clones maigres-jeunes-blondes…».

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