Ils sont affreux, sales, méchants et fascinent la Serbie tout entière.
A priori, « Parovi » obéit aux règles universelles de la télé-réalité : une troupe de célibataires dorment à 10 dans la même chambre et trompent l’ennui à coups de psychodrames, de soirées déguisées et de sessions danse devant les miroirs sans tain (les discussions sur Kierkegaard sont plus rares). Le volume de chirurgie esthétique et de tatouages tribaux malheureux y est un bon indicateur de la longévité des candidats à l’écran et le dress code consacré oscille entre le nightclub de zone industrielle et le burn-out de phase terminale.
La différence majeure est d’ordre temporel : le programme ne s’arrête jamais. Ainsi, l’un des candidats est coincé dans le jeu depuis plus d’un an et demi. Le contrat signé par les participants ne stipule aucune date de fin. Pour quitter les lieux contre la volonté de la production, une seule option : rompre son contrat en s’acquittant de 20 000 euros. Dans un pays où le salaire moyen avoisine les 400 euros, la somme est hors d’atteinte. L’autre solution, testée et approuvée par un candidat français d’origine serbe, c’est la fuite. En octobre 2015, Zelko, ex-candidat des monuments télévisuels « Secret Story » et « L’Île des vérités », fait son entrée dans l’appartement en carton-pâte de « Parovi », officiellement pour moins de trois mois. En réalité, la production ne le laissera jamais quitter la maison.