Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France.
Maximilien de Béthune, duc de Sully.
Certaines personnes sont persuadées que les aliments bio servent surtout à augmenter le prix, et qu’ils n’offrent pas de réels bénéfices pour la santé.
Il est logique que le prix des produits bio soit en général plus élevé car la productivité est moins élevée que pour le non bio.
Quels sont les avantages des produits laitiers et de la viande bovine bio ?
Comment sont nourries les vaches laitières ?
Extrait du site produits-laitiers.com
L’alimentation des vaches conditionne la qualité du lait. De quoi se nourrissent-elles ? La vache est un herbivore ruminant. Elle a la particularité de pouvoir produire du lait à partir d’herbe, ce qui permet de valoriser des terres qui ne pourraient être utilisées autrement. La ration alimentaire de la vache varie en fonction des saisons :
· l’herbe fraîche des pâturages à la belle saison,
· le foin et l’ensilage, pendant l’hiver.
Toutefois, pour qu’une vache produise du lait presque toute l’année (en quantité suffisante et de bonne qualité), l’herbe ne suffit pas. L’animal a besoin d’une alimentation riche en énergie, en protéine, vitamines et minéraux. Quand elle est en pleine lactation, son alimentation est donc complétée par :
· Des céréales (blé, orge)
· Des aliments “concentrés” tels que des granulés végétaux (luzerne déshydratée) et des tourteaux (de soja, de tournesol ou de colza)
Menu moyen d’une vache :
· Herbe ou foin : 60%
· Ensilage de maïs : 20%
· Céréales : 12%
· Tourteaux : 6%
· Minéraux et vitamines : 2%
Rapport oméga 3 / oméga 6 dans le lait
L’alimentation naturelle des herbivores est le pâturage, ou le foin à la mauvaise saison hivernale. Des éleveurs ont modifié cette alimentation naturelle, en ajoutant du maïs et du soja par exemple, afin d’augmenter la productivité : plus de lait, plus de viande, en moins de temps.
Pour le producteur, il est plus simple de donner du maïs aux vaches à la mauvaise saison, que de devoir stocker du foin. En été, si le climat devient trop sec, les éleveurs ont du mal à se procurer du foin.
Les vaches font de la gonflette à coup de céréale et de protéine, on ne leur a pas demandé leurs avis à ces herbivores. Le prix de la viande et du lait baissent, mais la qualité diminue.
Une vache qui se nourrit d’herbe donne un lait avec autant d’oméga 3 que d’oméga 6. Une vache nourrie avec beaucoup de maïs et de soja a beaucoup plus d’oméga 6 dans son lait.
Les omégas 6 facilitent le stockage des graisses dans le corps humain. Les omégas 6 sont essentiels dans l’alimentation, mais il faut en équilibrer l’apport.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les effets des déséquilibres en oméga 3 / oméga 6 la lecture du livre Anticancer de David Servan-Schreiber est conseillée.
Liens de qualité :
Document de la chambre d’agriculture sur la qualité de la matière grasse du lait
Plus la part d’herbe est forte, plus l’effet est bénéfique pour un consommateur de produits laitiers.
Une enquête du CNRS sur l’augmentation du nombre d’obèses fait le lien avec les quantités d’oméga 3 – oméga 6 dans l’alimentation :
Les origines biologiques de l’obésité
Gérard Ailhaud pointe ici l’obésité infantile qui selon des études épidémiologiques se manifeste aujourd’hui de plus en plus tôt, dès la petite enfance. Et à ce stade, il est difficile d’incriminer la sédentarité, la télévision ou les fast-foods. Pour le chercheur, il n’y a aucun doute : c’est la qualité nutritionnelle qui est en cause. Avec Philippe Gesnet, chercheur de l’Inra, il a d’ailleurs analysé l’évolution des taux d’acides gras oméga 3 et oméga 6 dans le lait maternel depuis l’après-guerre. « Si le taux d’oméga 3 est resté stable, le taux d’omega 6 a triplé, annonce-t-il. Or, on estime les besoins dans l’alimentation en acide linoléique à 6 %. Et aujourd’hui, le lait maternel en contient 18 % ! » La mère transmet précocement à son enfant le résultat de sa mauvaise alimentation. « Les différences qualitatives dans la nature des lipides ingérés ont évolué au cours des décennies en faveur de ceux qui favorisent le développement du tissu adipeux », conclut le chercheur.
Alimentation des vaches – Que dit la loi ?
- Alimentation des vaches – Élevage conventionnel (non bio)
Il est important que la loi encadre le secteur agroalimentaire afin d’éviter les abus comme la crise de la vache folle.
Désormais l’utilisation des farines de viande dans l’alimentation des bovins est interdite en France.
Un problème est qu’en agriculture classique la loi ne dit pas quel doit être le pourcentage minimum d’herbe ou de foin qui sont aux menus des vaches. Il n’y a pas de durée minimum garantie d’accès au pâturage pour les vaches.
L’hiver les vaches sont à l’abri dans une étable, il serait souhaitable qu’elles puissent sortir tous les jours un moment pour faire de l’exercice. Certains éleveurs font cela.
Donc en achetant de la viande ou du lait non bio ou sans label particulier, les conditions d’élevage sont mal connues. Il est possible que les conditions soient bonnes, mais ce n’est pas sûr.
- Alimentation des vaches – Label rouge
Label rouge : c’est la garantie d’un produit de qualité supérieure à celle d’un produit courant similaire. Il existe en France environ 500 produits sous label rouge.
Voici la liste des produits pouvant obtenir ce label.
Pas de label rouge pour le lait.
Label rouge pour la viande de bœuf :
Le cahier des charges du label rouge varie en fonction de l’origine de la vache.
Voici un exemple de cahier des charges :
Présence des animaux sur pâturage au moins 8 mois par an.
Cliquer sur le tableau gris de http://www.label-viande.com/ pour voir les différents labels.
- Alimentation des vaches – Élevage bio
Un minimum de fourrage est garanti par la loi.
Site de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique
La réglementation de la bio : bref résumé
L’alimentation des animaux bio répond à trois grands principes :
– bio : à 100% pour les herbivores, 95% pour les monogastriques (100% en 2012). Il est possible d’utiliser des aliments en deuxième année de conversion (30% en achat extérieur, 100% en autoproduction), voire des fourrages autoproduits en première année de conversion (20% max).
– adaptée à l’animal : 60% minimum de fourrages grossiers pour les herbivores, lait naturel pour les jeunes…
– produite principalement sur la ferme, ou, si cela n’est pas possible, dans la région ou, à défaut, des régions proches.
Les matières 1ères non bio additifs, etc… ne peuvent être utilisés que s’ils sont dans la liste dédiée. L’utilisation de facteurs de croissance et d’acides aminés de synthèse est interdite. Enfin, il est interdit de nourrir ses animaux avec des matières premières OGM.
L’accès au plein air, aux pâturages pour les herbivores, est obligatoire lorsque les conditions météo le permettent (des exceptions sont prévues à certains stades fragiles).
Attention : un lait « enrichi en oméga 3 » n’aura pas les qualités d’un lait bio.
Lait de vache et antibiotique
Voici un article révélant que les antibiotiques peuvent être utilisés à des fins détournées comme stimulateur de croissance :
Les antibiotiques possèdent la propriété étonnante d’accélérer la croissance, et sont ainsi utilisés massivement dans l’élevage.
Dans les élevages, les antibiotiques ont trois usages : curatif, préventif et additif. Ils servent tout d’abord à soigner les animaux malades.
En France, pratiquement tous les cochons, tous les dindons, tous les veaux, deux poulets sur trois, et un tiers des bovins à viande reçoivent des aliments supplémentés par des additifs antibiotiques. Seuls les élevages répondant aux critères de l’agriculture biologique et les productions sous label n’utilisent pas d’additifs.
Il semble que ces petites doses d’antibiotiques inhibent le métabolisme de la flore bactérienne intestinale des animaux. Ces bactéries consomment moins de nutriments acides aminés et produisent moins de molécules toxiques ammoniaque et amines. L’animal gagne donc sur les deux tableaux, nutrition et toxicité. L’éleveur y gagne au niveau financier.
Un article du parisien sur les abus d’antibiotiques pratiqués dans l’élevage :
Le bio est préservé des abus d’antibiotiques, voici ce que dit la loi :
Les traitements allopathiques chimiques (y compris antibiotiques) ne sont possibles qu’en curatif et leur nombre est limité (de 1 à 3 par an selon la durée de vie de l’animal, hors traitements obligatoires et vaccins). Seuls les anti-parasitaires ne sont pas limités en nombre. Le délai d’attente légal entre un traitement allopathique et la vente des produits est doublé, et il est de 48H minimum.
En conclusion
Les produits laitiers et la viande bovine issus de l’agriculture « traditionnelle » ont une grande qualité nutritionnelle.
Le bio ou le label rouge permet d’avoir des garanties contre des abus dans l’élevage des bovins, comme l’utilisation excessive de céréales, de protéines végétales ou d’antibiotiques.
Cela ne veut bien sûr pas dire que tous les éleveurs non bio pratiquent ces abus.