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Une scène de viol dans Cinquante nuances de Grey

Cinquante nuances de Grey viol

Cinquante nuances de Grey / Fifty shades of Grey

Cinquante nuances de Grey est un roman érotique vendu à plus de 100 millions d’exemplaires. Les romans érotiques sont un sous-genre de la littérature. Ils mettent souvent en scène une jeune ingénue qui se refuse dans un premier temps à un homme, puis qui finit par succomber à ses avances. Dans Cinquante nuances de Grey, les amants ont une relation sadomasochiste.

Point positif des romans érotiques : le potentiel comique de la description des scènes de sexe est très élevé. Certains prennent leurs pieds en lisant ces scènes et ne lisent le livre que d’une seule main.

Extrait de ce roman 

L’amant d’une jeune femme arrive par surprise dans une chambre. La jeune femme, Anastasia, revient tout juste de faire du jogging. Comme elle est en sueur, elle ne souhaite pas que Grey, son nouvel amant, la déshabille.

 

Je ne sais pas pourquoi je lève les yeux; je décèle peut-être un léger mouvement du coin de l’œil… Il est debout à la porte de ma chambre, dans son pantalon en flanelle grise et sa chemise en lin blanc, et il fait tournoyer doucement ses clés de voiture. Je retire mes écouteurs, tétanisée. Merde alors !
— Bonsoir, Anastasia.
Sa voix est froide, son expression impénétrable. Je suis incapable de prononcer un mot.
J’en veux à Kate de l’avoir laissé entrer sans m’avertir. Je suis vaguement consciente d’être toujours en tenue de jogging, pas douchée, dégueulasse, alors qu’il est délicieusement appétissant avec son pantalon qui lui fait ce truc affriolant aux hanches, et qui plus est, il est ici, dans ma chambre.
— Je me suis dit que votre mail méritait qu’on y réponde en personne, m’explique-t-il sèchement.
J’ouvre la bouche et je la referme à deux reprises. Ma plaisanterie s’est retournée contre moi. Ni dans cet univers ni dans aucun univers parallèle je ne m’attendais qu’il laisse tout tomber pour débarquer chez moi.

[…]

— Tu veux boire quelque chose ?
— Non merci, Anastasia.
Il m’adresse un petit sourire en coin en penchant légèrement la tête sur son épaule. Moi, en tout cas, j’en ai besoin.
— Alors comme ça, c’était sympa de faire ma connaissance ?
Oh la vache, l’aurais-je insulté ? Je regarde mes doigts. Comment vais-je m’en sortir ? Si je lui dis que c’était une blague, ça ne va pas l’impressionner.
— Je pensais que tu répondrais par mail, dis-je d’une petite voix pathétique.
— Tu la mordilles exprès, ta lèvre ? Me demande-t-il, l’air sombre.
Je cligne des yeux en lâchant ma lèvre.
— Je ne me rendais pas compte.
J’ai le cœur qui bat. Ce délicieux courant qui passe toujours entre nous charge la pièce d’électricité statique. Assis près de moi, il se penche pour défaire l’une de mes couettes et libère mes cheveux. Hypnotisée, je suis des yeux la main qui se tend vers ma deuxième couette. Il tire sur l’élastique et démêle la mèche de ses longs doigts experts.
— Alors tu as décidé de te mettre au sport ? Souffle-t-il d’une voix mélodieuse.
Ses doigts calent mes cheveux derrière mes oreilles.
— Pourquoi, Anastasia ?
Ses doigts encerclent mon oreille et très doucement, régulièrement, il tire sur le lobe.
C’est terriblement érotique.
— J’avais besoin de réfléchir.
Je suis hypnotisée comme un lapin par des phares, un papillon par une flamme, un oiseau par un serpent… il sait exactement ce qu’il est en train de me faire.
— Réfléchir à quoi, Anastasia ?
— À toi.
— Et tu as décidé que ça avait été sympa de faire ma connaissance ? Tu l’entends au sens biblique ?
Je m’empourpre.
— Je ne savais pas que tu connaissais la Bible.
— J’ai suivi des cours de catéchisme, Anastasia. J’y ai beaucoup appris.
— Si mes souvenirs sont bons, il n’est pas question de pinces à seins dans la Bible. Ou alors, tu l’as lue dans une traduction plus moderne que moi.
Il esquisse un sourire. Je suis fascinée par sa bouche.
— En tout cas, je suis venu te rappeler à quel point c’était sympa de faire ma
connaissance.
Merde alors. Je le regarde fixement, bouche bée, tandis que ses doigts passent de mon oreille à mon menton.
— Qu’en dites-vous, mademoiselle Steele ?
Son regard de braise me met au défi. Ses lèvres s’entrouvrent – il attend, prêt à bondir sur sa proie. Un désir aigu, liquide, torride, me brûle au creux du ventre. Optant pour l’attaque préventive, je me jette sur lui. Je ne sais comment, en un clin d’œil il me cloue au lit, les bras allongés au-dessus de la tête ; de sa main libre, il m’attrape le visage ; sa bouche trouve ma bouche.

[…]

Il s’arrête de m’embrasser et, quand j’ouvre les yeux, je constate qu’il me regarde.
— Tu me fais confiance ?
J’acquiesce, les yeux écarquillés, le cœur affolé, le sang qui bouillonne dans mes veines.
Il tire de sa poche de pantalon sa cravate en soie gris argent… la cravate en soie tissée qui a laissé ses empreintes sur ma peau. Il me chevauche pour ligoter mes poignets mais cette fois, il attache l’autre bout de la cravate à la tête de lit en fer forgé. Il tire sur le lien pour s’assurer qu’il est solide. Je ne m’échapperai pas. Je suis ligotée à mon propre lit et ça m’excite comme une dingue.
Il se relève et, debout à côté du lit, il me toise, l’œil assombri par le désir, l’air à la fois triomphant et soulagé.
— Voilà qui est mieux, murmure-t-il avec un sourire cruel et avisé.
Il commence à délacer l’une de mes baskets. Non… non… pas mes pieds. Non. Je viens de faire un jogging.
— Non !
Je proteste en tentant de l’éloigner d’un coup de pied. Il s’arrête.
— Si tu te débats, je te ligote aussi les chevilles. Si tu fais un seul bruit, Anastasia, je te bâillonne. Tais-toi. Katherine est sans doute en train d’écouter à la porte en ce moment.
Me bâillonner ? Kate ? Je me tais.
Il me retire mes chaussures et mes chaussettes et me débarrasse lentement de mon pantalon de survêt. Aïe ! Je porte quoi, comme petite culotte ? Il me soulève pour retirer l’édredon et me repose sur les draps.

… la suite de l’action est dans le roman.

Un grand paradoxe de notre époque

En France, l’expression « non c’est non » est bien connue. Cette expression signifie que quand une femme dit non un homme doit arrêter ses avances.

Aux USA, et plus précisément en Californie, une nouvelle loi a été mise en place en 2014 : « yes means yes » qui peut être traduit par « oui c’est oui ».

Article de metronews

“Oui, c’est oui”. C’est le surnom dont a hérité une nouvelle loi signée dimanche soir par Jerry Brown, le gouverneur de Californie. Un texte d’un genre nouveau, puisqu’il va obliger les partenaires sexuels à donner “leur accord explicite, conscient et volontaire” avant toute relation sexuelle. Une première aux Etats-Unis.

Cette loi montre la dérive des « nouveaux inquisiteurs ». Ces nouveaux inquisiteurs ne s’attaquent jamais aux gens qui sont réellement dangereux. Ces nouveaux inquisiteurs s’attaquent toujours aux citoyens de base.

Imaginons une jeune femme et un jeune homme qui boivent de l’alcool pour se relaxer. Plus tard, ils couchent ensemble. D’après la loi « yes means yes » il s’agit d’un viol…dans les deux sens.

Dans le détail de la loi, “l’accord explicite ne peut être donné par quelqu’un d’endormi, d’inconscient”, ou s’il ou si elle est “sous l’influence de drogues, d’alcool ou de médicaments”, stipule le texte de loi 967 sur les agressions sexuelles sur les campus.

Cette loi « yes means yes » illustre la phrase « l’enfer est pavé de bonnes intentions ». Cette loi ignore la nature des relations homme femme. Il est rare qu’une femme dise « Ouais ça me dirait bien d’avoir une relation sexuelle » ou « Ok, vas-y baise moi, je donne mon consentement explicite, tu peux commencer à me toucher les seins maintenant ».

Le paradoxe de notre époque est saisissant : un livre fantasmant sur le viol bat tous les records de vente, et dans le même temps une nouvelle loi est votée qui fait que la majorité des gens seraient des violeurs. Il n’est pas rare par exemple qu’une femme commence à toucher sexuellement un homme sans lui demander son consentement explicite : « Veux-tu que je te baise ? ».

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