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Féminisme : pourquoi ne pas détester tous les hommes ?

12 juin 2018 par Marc Sigrist

féministe

Suzanna Danuta Walters, professeure de sociologie et directrice du programme d’études sur les femmes, le genre et la sexualité à la Northeastern University, est la rédactrice en chef de la revue Signs.

Par Suzanna Danuta Walters

Ce n’est pas Eric Schneiderman (l’ancien procureur général de New York accusé d’abus par plusieurs femmes) qui m’a poussé à bout. Ma limite a été franchie depuis longtemps, avant le président Trump, avant Harvey Weinstein, avant le «mansplaining» et les «incels». Avant les agressions sexuelles, les groupes « red pill », les viols comme arme de guerre et la banalité des prérogatives masculines.

Vu dans ce contexte, il semble logique de détester les hommes. Je ne peux pas le nier, j’ai toujours eu un faible pour une démolition radicale par les féministes, pour parler en termes non équivoques. Je me suis plainte des dénégations “mais nous ne haïssons pas les hommes” de générations de féministes potentielles et j’ai trouvé que le discours “les hommes ne sont pas le problème, c’est le système ” n’est pas assez clair.

Mais, bien sûr, les critiques de cette condamnation générale des hommes – des féministes transnationales qui dénoncent un tel universalisme aux femmes américaines de couleur qui réclament une perspective intersectionnelle – sont pour la plupart sur la bonne voie. Ces critiques insistent à juste titre sur une analyse du pouvoir masculin en tant qu’institution, non individuel ou biologique. Les mouvements grandissant pour défier une masculinité fondée sur la domination et la violence et pour engager les garçons et les hommes dans le féminisme sont à la fois gratifiants et nécessaires.

Mais cette reconnaissance de la complexité de la domination masculine (combien elle peut être différente dans différentes parties du monde, comment le racisme le façonne) ne doit pas signifier que nous oublions certains faits universels.

Presque partout dans le monde, c’est ainsi : les femmes subissent la violence sexuelle, et la menace de cette violence imprègne nos choix grands et petits. En outre, la violence masculine ne se limite pas aux attaques entre partenaires intimes ou à l’agression sexuelle, mais elle nous menace sous la forme du terrorisme et de la violence armée. Les femmes sont sous-représentées dans les emplois à plus haut salaire, dans les administrations locales et fédérales, dans les affaires, dans le leadership éducatif, etc. L’inégalité salariale continue d’imprégner toutes les économies et presque toutes les industries. Les femmes continuent d’offrir du travail non rémunéré à la maison (soins aux enfants, soins aux personnes âgées, soins aux personnes handicapées, travail ménager et achats alimentaires). Les femmes ont moins accès à l’éducation, en particulier aux niveaux supérieurs. Les femmes sont moins propriétaires.

La liste continue. Cela varie selon les pays, mais ces réalités globales – de la vulnérabilité économique, politique, sociale et sexuelle des femmes – sont bien réelles. En effet, les pays dans lesquels ces inégalités ont été radicalement minimisées (par exemple, l’Islande) sont ceux dans lesquels des efforts délibérés ont été faits pour reconnaître les disparités entre les sexes et les aborder directement et concrètement.

Donc ici, en ce moment, au pays de la masculinité toxique légitimée par la loi, est-il vraiment si illogique de haïr les hommes ? Malgré toute la force de #MeToo et de #TimesUp et des marches des femmes, seul un nombre relativement restreint d’hommes ont été amenés à rendre des comptes, et je n’ai pas encore vu une vague massive de poursuites ou même une reconnaissance sérieuse d’actes répréhensibles. Au contraire, les cris de «chasse aux sorcières» et le retour sur scène d’agresseurs célèbres sont arrivés rapidement après le tollé suscité par le harcèlement sexuel et la violence endémiques. Mais nous ne sommes pas censés les détester parce que. . . #NotAllMen. J’adore Michelle Obama autant que toutes autres femmes, mais quand les hommes se sont mal comportés au cours de toute l’histoire humaine, peut-être est-il temps pour nous de prendre exemple sur Thelma et Louise et d’attaquer tous les hommes.

Le monde a peu de place pour la colère féministe. Les femmes sont censées soutenir, ne pas condamner, offrir un secours et non un rejet. Nous les femmes sommes supposées ressentir plus d’empathie concernant votre peur d’être appelé harceleur, que pour les femmes harcelées. On nous dit qu’il est avec nous et #NotHim. Mais, vraiment, s’il était avec nous, tout cela ne se serait-il pas terminé il y a bien longtemps ? S’il était vraiment avec nous, ne penserait-il pas qu’un bon moyen de changer la violence structurelle et l’iniquité serait de refuser le pouvoir qui l’accompagne ?

Donc les hommes, si vous êtes vraiment #WithUs et voulez que nous ne vous haïssions pas en raison de tous les millénaires de malheur qui ont frappés les femmes au bénéfice des hommes, commencez par ceci : se courber pour que nous puissions simplement nous lever sans être abattues. Engagez-vous à seulement voter pour les femmes féministes. Ne courez pas après le pouvoir. Ne soyez le responsable de rien. Éloignez-vous du pouvoir. Nous l’avons. Et sachez que nous n’essuierons plus vos larmes de crocodile. Nous avons tous les droits de vous détester. Vous nous avez fait du tort. #BecausePatriarchy. Il est grand temps de jouer rudement la partie pour l’équipe des féminismes. Et de gagner.

Extrait du Washington Post

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