L’académie a présenté de vastes réformes, qui entreront en vigueur en 2024, censées pousser l’industrie du cinéma à mieux représenter la société à l’écran, mais aussi au sein des équipes.
Désormais au moment de créer un film, il faudra par exemple faire le calcul suivant concernant les acteurs : au moins 30 % des rôles secondaires doivent provenir de deux groupes “sous-représentés” (Femmes / Groupe racial ou ethnique / LGBTQ + / Les personnes ayant un handicap cognitif ou physique, ou qui sont sourdes ou malentendantes).
Le concept de liberté artistique est jeté à la poubelle.
En 2016, la quasi-absence de nommés noirs aux Oscars avait donné naissance au hashtag #oscarsowhite (Oscars si blancs) et aux boycottages de la cérémonie par plusieurs célébrités. Plus de quatre ans plus tard et dans un contexte de fortes mobilisations contre le racisme, l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences (Ampas), l’organisation corporative qui gère la remise des Oscars, a présenté mardi 8 septembre une vaste réforme sous forme de liste de critères précis d’éligibilité à la catégorie du meilleur film, destinées à encourager la diversité.
En 2024, pour la 96e cérémonie des Oscars, un film voulant être éligible à cette catégorie devra répondre à deux des quatre critères de représentation suivant :
- à l’écran ;
- au sein de l’équipe du film ;
- dans la formation et l’accès à l’industrie cinématographique ;
- au sein de l’équipe chargée du développement et de la sortie du film.
Et pour répondre aux critères de diversité à l’écran, une œuvre devra répondre à au moins l’un de ces points :
- un rôle principal ou un rôle secondaire important provient d’un groupe « racial » ou ethnique sous-représenté (Asiatique / Hispanique / Noir / Amérindien / Moyen-Orient / Afrique du Nord / insulaire du Pacifique / Autre race ou origine ethnique sous-représentée)
- au moins 30 % des rôles secondaires proviennent de deux groupes sous-représentés (Femmes / Groupe racial ou ethnique / LGBTQ + / Les personnes ayant un handicap cognitif ou physique, ou qui sont sourdes ou malentendantes)
- l’intrigue principale, le thème ou le récit sont axés sur un groupe sous-représenté (Femmes / Groupe racial ou ethnique / LGBTQ + / Les personnes ayant un handicap cognitif ou physique, ou qui sont sourdes ou malentendantes)
Pour répondre à la norme de représentativité au sein de l’équipe, un film devra remplir l’une des conditions suivantes :
- au moins deux postes de direction ou chefs de département (directeur de casting, directeur de la photographie, compositeur, costumier, réalisateur, monteur, coiffeur, maquilleur, producteur, chef décorateur, son, superviseur des effets spéciaux, scénariste) sont issus d’un groupe sous-représenté et au moins un d’un groupe « racial » ou ethnique sous-représenté ;
- au moins six membres de l’équipe du film sont issus d’un groupe « racial » ou ethnique sous-représenté ;
- au moins 30 % de l’équipe du film est issue d’un groupe sous-représenté.
La troisième catégorie traite des possibilités de stages et d’apprentissages rémunérés pour les personnes provenant de groupes sous-représentés ainsi que des possibilités de formation. Enfin, la quatrième catégorie impose des critères de diversité dans les équipes de marketing, de publicité et de distribution.
« Pour un changement durable »
Ces critères ne concerneront que la catégorie du meilleur film, la seule catégorie pour laquelle tous les membres de l’Académie peuvent voter.
Dans un communiqué, le président de l’académie, David Rubin, et la PDG des Oscars, Dawn Hudson, ont assuré vouloir « refléter la diversité de notre population mondiale, tant dans la création de films que dans les publics qui les fréquentent ». « Nous pensons que ces normes d’inclusion seront un catalyseur pour un changement durable et essentiel dans notre industrie », ont-ils ajouté.