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Laideron et canon ne font pas bon ménage

laideron rh

Un des sens du mot envie : chagrin ou haine que l’on ressent du bonheur, des succès, des avantages d’autrui.

Dans une grosse entreprise, les employés des ressources humaines (RH) s’occupent de la sélection des CV et souvent du premier entretien d’embauche des jeunes candidats. La grande majorité des employés des ressources humaines sont des femmes.

Comment va réagir une employée des RH face à la candidature d’une jeune femme plus belle qu’elle ? Une étude universitaire montre que les employées des RH vont bloquer l’embauche d’une femme trop belle. Bienvenue dans le monde souvent absurde des grosses entreprises.

Un article du Figaro

La beauté est un facteur de réussite reconnu dans la vie professionnelle. Mais, paradoxalement, c’est aussi un obstacle pour trouver un emploi.

Les femmes au-dessus du lot, de par leur physique, sont en effet l’objet d’une étrange discrimination. Elles rencontrent plus de difficultés que les autres pour se faire embaucher par les entreprises.
Ce résultat surprenant, nous le devons à deux universitaires israéliens, Bradley Ruffle et Ze’ev Shtudiner. Pour en administrer la preuve, ils ont répondu à quelque 2656 offres d’emploi, en Israël, envoyant chaque fois deux curriculum vitae, très légèrement différents l’un de l’autre dans la présentation des candidats, mais fondamentalement semblables. La seule vraie différenciation portait sur l’envoi ou non d’une photo. Les dossiers qui en étaient dépourvus ont reçu 22% de plus de réponses que ceux qui comportaient la photo d’une femme au physique «ordinaire», et même 30% de plus que les dossiers des femmes «séduisantes». Or pour les hommes c’était exactement l’inverse: les beaux mâles ont obtenu un meilleur accueil que les postulants moins bien dotés par la nature ou sans visage.

Par souci d’objectivité, les deux économistes israéliens, qui ont présenté leur étude à la Royal Economic Society (Royaume-Uni), avaient auparavant demandé à un jury de huit personnes de classer les photos selon une grille esthétique.

Ils ont découvert qu’il n’y a aucun rejet des «prix de beauté féminin» lorsque les recrutements s’effectuent à travers des agences indépendantes. Seules les directions du personnel internes aux entreprises semblent éprouver une hostilité vis-à-vis des candidates canon. Après une véritable enquête policière, par téléphone entre autres, il s’est avéré que les services de recrutement d’entreprise étaient gérés pour 93 % par des femmes, dont la plupart n’ont même pas 30 ans. D’où leur conclusion: c’est «la jalousie» (sic) et elle seule qui est à l’origine de cette discrimination; l’arrivée de femmes séduisantes dans l’entreprise pourrait porter ombrage au personnel en place.

Il n’en est pourtant pas moins établi que les gens beaux sont mieux rémunérés dans la vie professionnelle. Sur l’ensemble de leur carrière, ils vont gagner 230.000 dollars de plus que les autres, soit 20 dollars en moyenne pour chaque heure de travail, selon Daniel Hamermesh. Ce professeur d’économie à l’université du Texas estime que «la prime de beauté» est de 9% pour les hommes et de 14% pour les femmes. Cette estimation résulte d’enquêtes de terrain, auprès des diplômés de grandes universités américaines, dont il a examiné les photos et les salaires cinq et quinze ans après la sortie d’études.

Les deux économistes israéliens le rappellent dans leur étude sur la pénalisation à l’embauche des jolies femmes. Leur propre découverte est d’autant plus intéressante qu’elle va à l’encontre de l’opinion dominante: «À la fois pour les hommes et les femmes, la séduction physique est associée à de nombreux traits de caractère positifs, de sociabilité, de santé mentale et d’intelligence», reconnaissent Bradley Ruffle et Ze’ev Shtudiner. Les entreprises auraient donc tout intérêt à recruter des beautiful people. Au-delà du phénomène de jalousie qu’ils peuvent exercer auprès de leurs collègues, leur confiance en soi est un gage de leadership et de productivité.

Pour les économistes, la beauté est un capital comme un autre qu’il convient d’exploiter au mieux, de protéger et de cultiver.

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