Les canons de beauté ont souvent torturé le moindre poil féminin, qu’il faille les épiler ou les raser. Sophia Hadjipanteli, elle, assume pleinement son monosourcil noir. La mannequin chypriote rencontre un succès fou sur Instagram, comme l’a remarqué Harper’s Bazaar.
Étudiante en marketing à l’université de Maryland, elle se fait l’avocate de la libération des sourcils sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #unibrowmovement – mouvement du monosourcil. “Il s’agit de normaliser quelque chose que la société nous presse de cacher ou rectifier”, écrit-elle. Un exemple largement salué par ses quelques 56.000 abonnés Instagram, même si elle doit faire face aux critiques et insultes d’autres personnes.
“Je n’essaye pas de convaincre qui que ce soit de suivre le mouvement du monosourcil, explique-t-elle, interrogée par Harper’s Bazaar. Si je l’aime, laissez-moi donc l’aimer.” Et de rajouter qu’elle porte le monosourcil “pour montrer aux gens qu’ils peuvent vivre leur vie en ayant leurs propres préférences. Je trouve que je suis plus belle comme ça. D’autres ne sont pas d’accord, ça m’est égal.”
Beaucoup la comparent à Frida Kahlo, qui déjà pendant l’entre-deux-guerres assumait son style unique et son monosourcil. “La demande la plus fréquente d’apparence que j’aie jamais eu de toute ma vie”, indique-t-elle en légende d’une photo où elle pose comme l’artiste révolutionnaire mexicaine. “Je ne voulais pas qu’on pense que je me l’approprie, explique-t-elle. Après l’avoir fait, j’avais l’impression de m’identifier comme une personne qui s’assume, pas forcément en étant naturelle, mais en faisant ce que je veux.”
Sophia Hadjipanteli n’a pas toujours porté de monosourcil, même si elle reçoit un héritage familial qui n’est pas uniquement génétique. Depuis qu’elle est toute petite, sa mère insiste sur le fait de prendre soin de ses sourcils. “Un jour, raconte-t-elle, j’ai essayé de les teindre, mais j’ai dû m’emmêler les pinceaux et ils sont devenus noir, raconte-elle. Et mon frère m’a sorti : ‘En fait ça te va bien'”. Elle a gardé cette habitude depuis.
La mannequin chypriote prend particulièrement soin de son monosourcil, qu’elle nourrit à l’huile de ricin chaque soir, avant de se coucher.
Et si les étudiants les plus conservateurs, dit-elle, ne peuvent s’empêcher de la fixer, elle l’assume entièrement. “En un certain sens, j’imagine que c’est aussi ce que je cherche.” Et ce n’est pas près de changer, pour elle en tout cas : “Jusqu’à ce que les gens acceptent toutes les spécificités des visages des autres, je ne me sentirais pas prête à abandonner ça.”