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Pour ou contre 50 Nuances de Grey ?

relation sado-maso

50 Nuances de Grey est un roman devenu un film, mettant en scène une relation sado-maso entre un homme et une femme. Le livre va jusqu’à représenter le viol de l’héroïne.

Ce roman est né lorsque son auteur, E.L. James, a commencé à écrire de la fanfiction érotique autour de la saga Twilight.

Une fanfiction, ou fanfic, est un récit que certains fans écrivent au sujet de personnages qu’ils aiment. Ces personnages peuvent être issus d’un roman, d’une série télé, d’un film, etc.
Il est intéressant de lire l’avis de féministes concernant ce roman.

Lien vers le forum féministe

J’aimerais partager avec vous un peu de ce bouquin qui m’a été offert. Je n’ai lu que le 1er tome, et je ne lirais pas la suite tellement c’est à chier ! (en même temps, de la part d’un bouquin qui était au départ une fanfic de Twilight, fallait pas s’attendre à un truc édifiant).

Je ne parlerai même pas du style de l’auteur, qui est bancal au possible. C’est mal écrit, tout simplement!! C’est précisément pour ça que la littérature érotique est casse-gueule: ça devient rapidement vulgaire si on ne fait pas attention. Je n’ai rien contre les textes érotiques, encore faut-il qu’ils soient bien écrits!! (et ne banalisent pas la confusion de la femme avec un objet…)

Mais parlons plutôt de la relation qu’entretient Anastasia Steele, étudiante en lettre (bah voyons) avec le milliardaire Christian Grey. Anastasia tient le rôle de “soumise”, tandis que Christian est le “dominant”. (Quelle surprise!). Il lui fait signer un contrat, dans lequel il lui demande de se soumettre à toutes ses envies. Elle doit se tenir à la disposition du “dominant” en permanence comme un chien qui accourt quand son maître le siffle! De son côté, Mr Grey achète tout et n’importe quoi à “sa soumise” (bagnole, ordinateur, téléphone…). Il faudrait avoir l’esprit tordu pour y voir un quelconque rapport avec de la prostitution (lol)

C’est navrant de voir comme elle se soumet à tout ce qu’il lui demande! C’est vraiment sa chose, quoi! Réveille-toi, pauvre gourde!!!! J’ai même pas mal au coeur pour elle, tellement elle est conne !!

Et je me demande comment une nana si prude qui n’a jamais songé ne serait-ce qu’une fois à se masturber peut devenir du jour au lendemain une nympho qui jouit 5 fois par rapport (heureusement que môssieu était là… pfff). Niveau de crédibilité : 0!! Non!! Définitivement non!!!!! Non, non, non, non, non!!! ……………. non!!!!

Le plus navrant, ce n’est même pas ce Christian Grey je trouve. C’est la facilité avec laquelle l’héroïne se soumet. Mais quelle cruche!!! Elle n’a AUCUNE jugeote!

J’en ai parlé à mon frère, il dit que j’en fais trop et que je vois le mal partout (comme tous les féministes, quoi). Quand il a lu quelques passages du bouquin, il était plus mort de rire qu’autre chose tellement c’était bancal et mal écrit (je lui donne raison sur ce point, c’est franchement risible). Mais il ne voit pas du tout l’impact que ça peut avoir sur l’image de la femme, qui en prend déjà pour son grade. Surtout quand on sait que ce bouquin a été le plus vendu de 2012 …

Le personnage principal, Ana, est très peu crédible, et mérite des claques (en dehors de celles qu’elle se prend sur les fesses à longueur de pages).

Des trucs daubés plein de sexisme, ou de normo machin chouette, y en a une foultitude. Je ne comprends pas pourquoi on en fait un pataquès. Ce n’est pas comme si c’était du Sade, ou Histoire d’ O, qui sont pour le coup de la littérature, et méritent une véritable critique littéraire… Alors pourquoi on se prend le chou sur ce nanar ?

Pourquoi on en parle ?
Parce que ça a un succès qui n’a rien à voir avec tous les livres érotiques qui sortent en été, et qui n’ont qu’un tirage confidentiel. Là les chiffres sont justes démentiels :
Roman auto-édité sur Internet, à l’origine, Cinquante nuances de Grey est découvert et publié par Vintage Books et connaît un immense succès marchand : en dix-huit mois, 40 millions d’exemplaires sont vendus, surtout aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Ce que je ne comprends pas c’est que ce film, qui fait l’apologie du viol, du harcèlement et de la violence ne soit pas interdit. Je veux dire… ce n’est pas légal en France ce film. Littéralement pas légal. D’où il sort ?

En fait, je ne savais pas que 50 était une fanfic à la base, mais finalement ce n’est pas étonnant. J’ai lu des tonnes de fanfic Harry Potter sur Fanficton par envie de continuer l’univers, j’adore l’univers Harry Potter malgré le sexisme, le racisme, l’âgisme omniprésent. Et c’est sur ce site que j’ai lu le plus d’apologie de violences sexuelles de ma vie, pire que les commentaires masculins, pire que le roman genre arlequin : des fanfictions écrites en majorité par des adolescentes/jeunes femmes (pour celles que j’ai lues).

Ce n’est pas la pratique en elle-même qui est sexiste, c’est la façon dont elle racontée. Le masculin actif, le féminin passif, la fâme qui dit non et pense oui, les rapports hétéro normés…ce genre de choses.

Je comprends que Drärk n’ai plus envie de lire ce genre de trucs, parfois on aimerait en tant que lecteurice, lire des récits où les deux partenaires donnent un vrai consentement clair et enthousiaste (je veux, j’ai envie…), où tout le monde est actif…En bref, autre chose que l’éternel mec qui prend des initiatives brutales après que la femme ai juste cédé à la demande -céder n’est pas consentir.

Il m’arrive d’écrire des textes plus ou moins érotiques et j’ai aussi longtemps eu le réflexe d’écrire des choses tout droit sorties du patriarcat.
Je n’ai ni vu le film, ni lu le bouquin, mais pour moi, dire ok n’équivaut pas forcément à “avoir envie”. Ça peut vouloir dire vraiment énormément de choses; jusqu’au fait, comme le rappelle eruleya plus haut, de “céder” à une demande. Ça me parait même tellement évident que je ne suis pas sûre de bien expliquer, du coup.

Il faudrait que je vois le film pour bien me faire une idée, mais déjà quand il y a d’un côté un riche pervers narcissique et de l’autre une jeune ingénue qui s’enlise dans une relation toxique = il ne peut pas y avoir de consentement, pas plus qu’une élève face à un prof plus âgé ou une patiente face à un médecin.

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