Jessica Gentry était enseignante aux USA. Mais la jeune femme de 34 ans a tout abandonné pour des raisons qu’elle a expliqué dans un message Facebook rapidement devenu viral. Voici ce qu’elle a écrit :
« Je pense qu’il est plus facile pour les gens de penser que j’ai quitté l’enseignement à cause du salaire minable. Il était plus facile pour mon ancien directeur des ressources humaines de croire que c’était parce que j’avais trouvé quelque chose qui me passionnait davantage. Eh bien … je ne suis pas comme ça. Ce n’est pas moi.
Laissez-moi vous dire pourquoi ceux qui ont la passion de l’enseignement quittent leurs postes.
1. La vieille excuse “les enfants ont changé”. Non, pas moyen. Les enfants sont des enfants. Le PARENT a changé. La société a changé. Les enfants ne sont que des victimes innocentes de cela. Les parents travaillent des heures folles, absorbés par leurs smartphones, laissant les enfants dans des situations parentales instables, sous l’influence terrible des médias … et nous allons donner l’excuse que les enfants ont changé ? Qu’attendions-nous d’eux ? Les enfants testent leur environnement social et savent que leurs erreurs et leurs mauvais comportements vont toujours être traités avec une grande gentillesse. Nos salles de classe sont le premier endroit où ils se sont fait dire “non”, où on leur a imposé des limites, par amour et par respect.
2. Au milieu de tout cela … notre réponse est que nous devons être des écoles du “21ème siècle”. On veut un rapport entre l’élève et la technologie. D’accord. Alors oubliez les bases de l’établissement de relations et de l’apprentissage pratique. Les enfants ne peuvent déjà pas lire les signaux sociaux et se comporter de manière appropriée dans des contextes sociaux … ajoutons-leur plus d’appareils, car ils ont l’air bien sur le Web. Au cours d’une entrevue, on m’a demandé: “Comment êtes-vous avec la technologie ? C’est important pour nous”. Uhhh …
3. Et comme notre approche technologique ne semble pas fonctionner, les enseignants doivent avoir besoin de plus de formation. Cette année encore, une nouvelle évaluation en mathématiques a été introduite pour les enseignants de la maternelle. Nous devions assister à une formation durant un jour d’école (du temps que nous n’avons pas eu avec les élèves), puis il nous a fallu TROIS SEMAINES pour l’administrer … un par un … à 21 étudiants. Un vrai gaspillage de temps…
4. Au lieu de demander des comptes aux parents … et d’en faire de véritables partenaires, nous avons adopté un état d’esprit axé sur le service à la clientèle. J’ai vu des parents se plaindre sur Facebook à propos des règles d’assiduité. Sachez que je ne peux pas enseigner à votre enfant s’il n’est pas à l’école. Des parents qui voulaient participer à des sorties ont raté les trois avertissements au sujet des sorties que j’ai envoyé à la maison – et quand ils ont finalement assisté à une sortie, ils sont restés sur le téléphone tout le temps. Des parents m’ont dit que je ne pouvais pas dire non à leur enfant ….
5. Ma santé physique et mentale était menacée tous les jours. Savoir que vos élèves ont beaucoup de besoins et méritent plus que ce qu’on leur offre. Participer à une réunion après l’autre, implorer plus de soutien, seulement pour qu’on vous dise “Ne t’empêche pas de dormir pour eux” … quand vous AIMEZ vos élèves et que vous êtes PASSIONNÉS par ce que vous faites … ces messages vous déchirent. Les regarder entrer … des vêtements sales … le chaos à la maison … et savoir qu’ils ont besoin de plus que ce que vous pouvez leur donner dans une salle de classe de 21 élèves, avec de moins en moins de soutien, plusieurs langues parlées, plusieurs handicaps différents … ça vous brise le coeur. Nous devenons des éponges émotionnelles. Nous devenons des zombis à endormir. Nous sommes devenus si irritables que nos familles en souffrent..
Donc c’est pourquoi.. J’ai finalement réalisé … que je ne pouvais pas tous les sauver. Je ne pouvais même pas en aider 21 si je n’étais pas en bonne santé.
J’ai quitté ma caisse de retraite … mes congés maladie (46 jours restants, impayés). Je ne suis pas partie pour un meilleur salaire..
J’ai décidé de rester à la maison avec mon enfant de 1 an … et de travailler pour aider d’autres mamans à se préparer pour l’arrivée de leur enfant. Parce que… je crois vraiment que tout commence là. J’ai trouvé quelque chose qui me permet d’influer sur l’environnement dans lesquels ces 21 élèves vivent. J’ai trouvé quelque chose sur lequel je peux avoir un impact… qui ne laisse pas vidée d’énergie, ce qui me rend inutile pour les autres.. J’ai peut-être quitté la salle de classe … mais je défends toujours ces enfants. Simplement différemment. »