Emmanuel Macron a déclaré officiellement que la lutte contre le sexisme sera la grande cause nationale de son quinquennat. Cette déclaration date du 25 novembre 2017.
Serait-ce de la poudre de perlimpinpin alors que désormais un ministre de son gouvernement est accusé d’avoir « abusé » de deux femmes ?
Gérald Darmanin, selon ses accusatrices, leur a offert des avantages en nature, comme des logements subventionnés, en échange de faveurs sexuelles.
A cette heure, Emmanuel Macron soutient toujours Gérald Darmanin. C’est le fameux « et en même temps » cher à Emmanuel Macron.
La seconde femme à avoir porté plainte contre Gérald Darmanin a décidé de s’exprimer. La victime présumée affirme s’être “sentie obligée” d’avoir des relations sexuelles avec l’actuel ministre de l’Action et des Comptes publics pour obtenir un logement et un emploi, selon son témoignage publié dimanche 25 février par Mediapart.
“Gérald Darmanin a abusé de moi, mais il ne m’a pas forcée à avoir des relations sexuelles avec lui. (…) Je me sentais obligée de le faire pour avoir un logement et un travail”, a assuré au site d’information “Sarah”, une habitante de Tourcoing (Nord) dont Gérald Darmanin a été le maire entre 2014 et 2017. Cette femme a déposé plainte le 13 février à Paris pour abus de faiblesse, entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Auparavant, une première femme, Sophie Patterson-Spatz, avait accusé le ministre de viol, mais sa plainte a été classée sans suite mi-février, car l’enquête n’avait “pas permis d’établir l’absence de consentement”, selon le parquet de Paris. Elle est elle-même visée par une plainte pour dénonciation calomnieuse déposée par le ministre, qui assure n’avoir “jamais abusé” d’une femme ou de ses fonctions.
Selon le témoignage publié par Mediapart, “Sarah” a sollicité pour la première fois en septembre 2015 celui qui était alors maire de Tourcoing, dans l’espoir notamment de changer de logement. Un échange par SMS s’engage et “Sarah”, qui se dit en situation de précarité, envoie au maire une photo d’elle “normale” pour se rappeler à son souvenir.
Plusieurs mois après, ils se voient à son domicile et ont une première relation sexuelle. “Il m’a (…) dit que mon dossier logement, il allait s’en occuper. Il m’a pris la main et il l’a posée sur son sexe. J’avais compris ce qu’il voulait. J’ai déboutonné son pantalon et je lui ai fait une fellation”, a raconté “Sarah” à Mediapart.
La femme, qui dit avoir eu une autre relation sexuelle avec le ministre en juin 2016 dans un hôtel francilien, déclare avoir continué à échanger des SMS avec lui par la suite, notamment des “messages coquins” et des photos d’elle dénudée afin qu’il “ne (l)’oublie pas”. Contactés par l’AFP, les avocats de Gérald Darmanin n’ont pas souhaité faire de commentaire. Dans leur réponse à Mediapart, ils ont appelé “chacun à la plus grande prudence”, insistant sur le classement sans suite de la première plainte.