Après s’être déshabillée devant « L’Origine du monde » puis « L’Olympia » au musée d’Orsay , la féministe Deborah de Robertis a réalisé une nouvelle exhibition dénudée au musée Van Gogh, à Amsterdam, dans le cadre d’une exposition sur la prostitution.
Sur le même mode que ses précédentes performances au musée d’Orsay et à la Maison de la photographie, Deborah de Robertis a cette fois choisi le musée Van Gogh, à Amsterdam, comme lieu d’expression, dans le cadre de l’exposition « Easy Virtue » réalisée avec le musée d’Orsay et montrée récemment à Paris sous le titre « Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910 ».
Habillée en fille de joie, seins nus et « postiche » sur le sexe, vêtue d’une simple guêpière en dentelle rouge, elle s’est ainsi placée devant un lit de prostituée présenté à l’expo et a commencé à se trémousser en lançant de faux billets de banque. La scène a été filmée et montée en vidéo avec la voix de Deborah de Robertis répétant « fuck my money » .
L’artiste explique ainsi ce lancer de billets : « Ce geste dit : les putes c’est vous. Par ce geste, je renverse le rapport entre la prostituée et son client et je critique le modèle du marché de l’art. Au travers mon corps nu, je pose la question : l’institution est-elle capable d’accepter le regard d’une nudité qui prend position en dehors du cadre établi ? »
« Dans leur volonté de renvoyer une image de femme émancipée, ils ne font finalement que reproduire des stéréotypes. En effet rien de contemporain dans le regard qu’ils portent sur les femmes. »
« Je dénonce le fait qu’ils camouflent leur censure en ne portant pas plainte contre moi. La rigidité de le leur réaction pendant ma prestation démontre la pensée stratégique de la direction du musée. Ils veulent étouffer mon geste pour conserver une image d’émancipation qui met en avant des expositions abordant la nudité féminine. En vérité, cela n’est qu’une façade. Leur position est totalement conservatrice et contradictoire. L’institution du musée Van Gogh à eu une réaction surdimensionnée et bien plus violente qu’en France où les conséquences judiciaires ont été bien plus lourdes. »
Fin mars, elle avait réalisé une autre performance artistique en s’enduisant la poitrine de ketchup dans le cadre de la rétrospective Bettina Rheims, à la Maison Européenne de la Photographie à Paris.