Ce pompier pyromane a publié de fausses informations dans le but de dénoncer les fausses informations.
Ce journaliste raconte :
Extrait de Passeur de sciences
L’IDÉE m’est venue à l’automne dernier, lors de la campagne présidentielle américaine, marquée du sceau de la « post-vérité » et des « fake news ». Derrière cet anglicisme se trouve la notion d’info bidon, inventée pour tout ou partie et dont la plus marquante a probablement été, lors de cette campagne pas comme les autres, celle qui annonçait le soutien du pape François au candidat Donald Trump. Alors que l’on s’interrogeait sur la meilleure manière de mettre en garde les utilisateurs des réseaux sociaux sur la diffusion de ces canulars aux intentions politiques souvent très claires, je me suis demandé ce qu’il en était sur l’un des sites les plus fréquentés du monde (6e selon Alexa pour toute la planète, 5e si l’on se cantonne à la France) : Wikipédia. Est-ce que l’encyclopédie ouverte et collaborative était toujours – je dis « toujours » parce que le canular sur Wikipédia était en vogue il y a quelques années – exposée à ce que le chercheur Pierre-Carl Langlais a appelé les « canulars élaborés » ?
De nombreux commentateurs condamnent la supercherie de ce journaliste, par exemple voici un extrait du blog authueil.fr :
Là où le bât blesse, à mes yeux, c’est que Pierre Barthélémy est à la fois celui qui a conçu et réalisé le test, ainsi que celui qui le relate et le porte à la connaissance du public. Les deux rôles doivent rester strictement séparés. Les journalistes ne doivent jamais construire eux mêmes les faits qui vont servir de base à leur travail d’analyse et de mise en perspective purement journalistique. Je comprend que la tentation soit grande, pour les journalistes, de se saisir de cet important problème des “fake news”. Mais ils doivent y résister, car sans le vouloir, en jouant sur les deux tableaux, ils affaiblissent la crédibilité des journalistes, ce qui renforce ceux qui cherchent à manipuler l’information. La réaction des wikipédiens au test de Pierre Barthélémy est emblématique : le journaliste se fait lyncher, alors même qu’il est animé de “bonnes intentions”, et cela risque de créer un blocage dans le public visé.