La start-up californienne Theranos, spécialisée dans les tests sanguins et dont la PDG est accusée d’escroquerie, a licencié la plupart de ses salariés afin de retarder le plus longtemps possible un dépôt de bilan, rapporte le Wall Street Journal.
UNE ARNAQUE À PLUS DE 700 MILLIONS DE DOLLARS
Fin 2015, Theranos comptait près de 800 employés et était considérée comme une start-up très prometteuse. Sa PDG Elizabeth Holmes était célébrée dans de nombreux médias comme une étoile montante de la Silicon Valley, selon eux cette femme géniale allait devenir « le nouveau Steve Jobs ».
Les dirigeants de Theranos prétendaient avoir développé une technologie permettant de réaliser des tests sanguins peu coûteux. La fondatrice affirmait pouvoir réaliser des tests sanguins avec quelques gouttes de sang recueillies sans aiguille avec une nouvelle méthode de prélèvement futuriste. Elizabeth Holmes collecte rapidement des fonds d’investissement à hauteur de 700 millions de dollars. En 2015, son entreprise est valorisée à plus de 9 milliards de dollars.
En 2013, Ian Gibbons, un des responsables scientifiques, s’est suicidé pour des raisons qui restent mystérieuses.
En octobre 2015, une enquête de John Carreyrou parue dans le Wall Street Journal révèle que Theranos n’utilise pas sa propre technologie pour effectuer des tests sanguins et que l’entreprise a cherché à dissimuler le non fonctionnement de ses analyses sanguines.
Bien que des investisseurs aient investi des centaines de millions de dollars, Theranos n’a jamais apporté la moindre preuve de sa fiabilité.
En octobre 2016, dans une lettre ouverte, Elizabeth Holmes indique que l’entreprise va fermer ses laboratoires et licencier 340 salariés. En mars 2018, la Securities and Exchange Commission (SEC) récapitule, dans un acte d’accusation, les falsifications dont cette société est accusée.
En 2018, ses dirigeants sont inculpés pour « fraude massive », la technologie développée n’étant pas exploitée comme annoncée dans les levées de fonds aux investisseurs, et servait à couvrir une « escroquerie sophistiquée », selon la Securities and Exchange Commission.
Elizabeth Holmes a accepté de payer une amende de 500.000 dollars et de céder le contrôle de l’entreprise. Elle a également été interdite de diriger une entreprise cotée pendant 10 ans.
Curieux dénouement de l’histoire : Hollywood veut réaliser un film avec Jennifer Lawrence dans le rôle d’Elizabeth Holmes. Le titre ? Bad Blood.