Quand Cathy McCulloch, une avocate britannique, installée dans le Suffolk, s’est retrouvée il y a quelques semaines avec cet épineux dossier sur les bras, elle voyait l’affaire bien mal engagée. Son client, un père de famille d’une cinquantaine d’années, était accusé d’inceste par sa fille ! L’homme avait beau clamer haut et fort son innocence, il n’avait malheureusement aucune preuve tangible à opposer aux accusations qu’elle portait contre lui.
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Cependant, en relisant méticuleusement l’audition de cette jeune fille, quelque chose a immédiatement sauté aux yeux de Cathy, l’avocate : les mots employés lors de sa description des viols ne ressemblaient pas du tout à ceux d’une enfant ! Notre juriste chevronnée s’est alors souvenu de cet énorme succès de librairie de ces dernières années : « 50 nuances de Grey ». Ce roman érotique, œuvre de l’auteur britannique E. L James, s’est vendu à plus de 125 millions d’exemplaires à travers le monde et dispose d’un contenu très explicite autour de thèmes tels que le sadomasochisme ou la soumission sexuelle. Aussi, quand Cathy a appris que ce bouquin se trouvait en bonne place dans la bibliothèque de son client, elle s’est empressée de faire ajourner le procès pour l’analyser en détails.
Sa lecture assidue l’a finalement confortée dans ses pressentiments. Constatant que plusieurs expressions employées par la fille dans le procès-verbal n’étaient qu’un gigantesque copié-collé du roman, elle a compris que les accusations lancées contre son père n’étaient qu’un tissu de mensonges ! Restait désormais à le prouver…