Au Danemark, on fait de moins en moins d’enfants, et de plus en plus tard : 1,7 enfant par femme en 2013 contre 2,6 en 1960, malgré un léger redressement depuis le milieu des années 1980 ; et un premier enfant à 31 ans en moyenne, contre 26 à 27 ans jusqu’au début des années 1980. Le pays entend donc remédier par tous les moyens à ces courbes déclinantes, craignant un vieillissement de sa population et une pression sur ses services sociaux publics.
Depuis l’année dernière, rapporte le magazine en ligne Quartz, le programme des cours d’éducation sexuelle prévoit quelques conseils en matière de fécondité, par exemple de ne pas attendre trop longtemps avant de concevoir son premier enfant. Au lieu d’insister sur les risques d’une grossesse non désirée – qui ne concerne que 0,5 % des adolescentes danoises, soit six fois moins qu’aux Etats-Unis – ou autres embûches d’une sexualité non maîtrisée.
“Les jeunes veulent avoir deux ou trois enfants, or généralement, ils en ont un ou deux”, justifie un responsable de l’association Sexe et société, active dans l’éducation sexuelle des jeunes Danois. “Sensibiliser davantage sur les questions de fertilité peut être une bonne politique pour le Danemark, mais ça ne veut pas dire que les cours d’éducation sexuelle seront moins effroyables pour des adolescents un peu gauches. Mais en plus des exercices standards, et embarrassants, comme enfiler un préservatif sur des fruits ou des légumes, ils joueront à des jeux en ligne pour évaluer leurs connaissances et leur attitude par rapport à la parentalité”, relève Quartz.
Le Danemark n’en est pas à sa première stratégie pour tenter de relancer la fécondité de ses habitantes. “Ils ont tout essayé, notait le Guardian en janvier. Des messes sur le thème charnel, à des sites de rencontres pour personnes qui veulent fonder une famille, en passant par des crèches aux horaires aménagés pour avoir ses soirées, des campagnes de publicité et même des prix décernés en échange d’un test de grossesse positif”. Au début de l’année 2015, ce sont aussi des habitants de la ville de Thisted qui ont promis à leur municipalité de “procréer le plus possible dans les prochaines années pour aider à maintenir des services publics en sous effectifs”.
Sans compter cette campagne de publicité d’une agence de voyage, qui note que les Danois ont une sexualité particulièrement épanouie en vacances, et suggère donc de se payer un séjour dans un lieu romantique, comme Paris, afin de participer à l’effort national de procréation. Avec, en échange d’un test de grossesse positif à l’issue du voyage, des fournitures pour bébé offertes pendant trois ans.