L’Italie est le pays avec la moyenne d’âge la plus élevée de l’Union européenne et un de ceux où la fécondité est la plus faible. Afin de relancer les naissances, le gouvernement italien lance une campagne « journée de la fertilité », pour informer des risques d’infertilité liés à l’âge.
En Italie beaucoup de trentenaires vivent encore chez leurs parents, en raison de la situation économique. L’économie italienne pourrait s’écrouler prochainement comme celle de la Grèce. De nombreux jeunes adultes pensent donc : « Je n’ai pas les moyens d’avoir un enfant, j’attends l’année prochaine pour voir si ça va mieux».
Des journalistes trouvent l’initiative du gouvernement italien choquante et la traitent de « fasciste ». L’Italie fasciste avait également fait la promotion de la natalité, de là à traiter toutes les initiatives pour les bébés de fasciste, c’est du grand n’importe quoi. D’autres journalistes, plus sarcastiques et moins dramatiques, essaient de rendre cette initiative ridicule afin de la discréditer auprès de l’opinion publique.
Sur une première image, une jeune femme pose, une main sur le ventre, l’autre brandissant un sablier. Le message avertit : “La beauté n’a pas d’âge, la fertilité, si.” Sur une autre : “Secoue-toi, n’attends pas la cigogne.” Ou encore, avec la photo d’une cigarette molle : “Ne laisse pas tes spermatozoïdes partir en fumée.”
Ce sont quelques-uns des slogans de la campagne lancée par le ministère italien de la Santé pour lutter contre la dénatalité, et qui doit culminer par un Fertility Day, une journée de la fertilité, le 22 septembre. S’il tient jusque-là. Car l’initiative a déclenché un déluge de critiques sur les réseaux sociaux. Si bien que le mot-clé #fertilityday s’est hissé parmi les plus utilisés en Italie. Désormais, le site dédié à la campagne ne montre plus qu’une image fixe et le module de jeu invitant l’internaute à guider un spermatozoïde vers l’ovule en évitant les obstacles (cigarette, junk food, vie sédentaire, etc.) n’est plus accessible.
Souvenirs du fascisme
Sur Twitter et dans la presse, il y a les réactions ironiques, comme celle de l’écrivaine Michela Murgia, qui écrit : “Je n’avais pas l’intention de procréer, mais la campagne #fertilityday m’a convaincue.” Il y a aussi, relève La Repubblica, “de nombreuses comparaisons entre l’initiative du gouvernement et les campagnes fascistes pour la promotion de la natalité, centrées sur la figure de la femme procréatrice”.
Une similitude rendue à peine moins évidente par le recours à un nom anglais, ajoute Michele Serra, éditorialiste du journal. Sur Il Fatto Quotidiano, une journaliste s’étonne que la ministre de la Santé, qui est pourtant une femme, promeuve une campagne qui fasse de la maternité la seule voie d’accomplissement pour les Italiennes.