Des journalistes et des politiques l’avaient promis, juré : avec le mouvement de dénonciation « Balance ton Porc », plus question de remettre en cause la parole des femmes se disant la victime d’un gros porc. La parole d’une survivante des assauts d’un porc lubrique sera désormais considérée comme sacrée, ses accusations devront entrainer systématiquement des sanctions contre les porcs.
Cette belle promesse vient de s’effacer soudainement. La grande majorité des médias adoptent une posture favorable à Nicolas Hulot, pourtant accusé de viol.
La parution, le vendredi 9 février 2018, d’une enquête publiée par Ebdo révèle que Nicolas Hulot a été interrogé dans une affaire de mœurs datant de 1997 après la plainte pour viol d’une jeune femme, finalement classée sans suite en raison de la prescription.
La jeune femme est issue d’une « grande famille française », selon Ebdo. Plusieurs médias affirment qu’il s’agit de Pascale Mitterrand, petite-fille de l’ancien président de la République.
La jeune femme déclare avoir été violée par Nicolas Hulot durant l’été 1997. A l’époque, il a 42 ans, elle en a 20. La rencontre a eu lieu dans la maison de Nicolas Hulot, dans le pays de Saint-Malo.
Les détails de cette rencontre n’ont pas été précisés. La jeune femme n’a d’abord pas souhaité porter plainte pour éviter le scandale. Onze ans plus tard, elle décide finalement de raconter cette journée de l’été 1997 à la gendarmerie. Passé dix ans, les faits sont prescrits, mais la femme déclare à Ebdo avoir « tenu à ce qu’il sache la façon dont elle avait vécu les choses. » Nicolas Hulot est entendu par les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Malo le 16 août 2008.
Ce qu’ont dit les procureurs de Saint-Malo
Dans un courrier adressé à la plaignante et à Nicolas Hulot le 30 octobre 2008, Alexis Bouroz, alors procureur de la République à Saint-Malo, souligne que « les faits dénoncés, qui en tout état de cause n’apparaissaient pas établis, font l’objet ce jour d’un classement sans suite, en raison de la prescription intervenue ».
« J’ai été auditionné par les gendarmes à ma demande, et les enquêteurs ont très rapidement considéré qu’il n’y avait absolument rien qui permettait de poursuivre cette affaire », déclare l’ex-présentateur d’Ushuaïa, âgé de 62 ans.
Christine Le Crom, actuellement procureur de la République à Saint-Malo, précise pour sa part dans un communiqué de presse plus nuancé paru le 8 février « qu’il est apparu que les deux protagonistes avaient une version contradictoire quant au consentement à la relation sexuelle précitée ».